Quelques précautions à prendre
lors d'une sortie moto à plusieurs

Les principes présentés dans la présente page ne sont pas un règlement. Il s'agit d'une suggestion de bonnes pratiques, à discrétion des pilotes, destinées à améliorer la sécurité d'un groupe limité de motos, et à éviter qu'il soit "susceptible d'avoir une incidence sur les conditions de circulation et sur la sécurité des usagers des voies" (selon la décision du Conseil d'Etat du 7 mai 2008 relative à la demande d'annulation du décret n°2006-554 du 16 mai 2006, abrogé depuis et intégré dans l'article R331-18 du code du sport).

L'idée est de faire partager aux nouveaux entrants dans un groupe une expérience issue de plusieurs sorties à moto. A ce titre, ces dispositions sont suceptibles d'évoluer.


1 mot d'ordre : éviter l'accident.
C'est la première des priorités.

Lors de la sortie, aucun point de rassemblement ou de passage n'est imposé aux participants : l'itinéraire, même lorsqu'il a été proposé au préalable, peut être modifié en cours de route, à discrétion du groupe que ce soit pour des raisons de sécurité (état des routes, fatigue des pilotes, météo, temps disponible...) ou de simple convenance.

Roulage normal :
- principe de base : chacun roule à son rythme. Ainsi, il n'y a pas lieu de vouloir à tout prix rattraper le groupe, qui peut du coup être scindé en plusieurs sous-groupes : cela évite des manoeuvres dangereuses et les effets d'accordéon qui peuvent entraîner des variations importantes de vitesse (potentiellement dangereuses dans un sens comme dans l'autre). Plusieurs dispositions parmi les suivantes visent à permettre à chacun de retrouver le groupe s'il l'a laissé s'échapper.
- vu de chacun, tant qu'aucune moto précédente du groupe n'indique un changement de direction, la route à suivre est (en cas de perte de contact visuel avec la moto précédente évidemment, sinon on la suit) celle qui est la plus "naturelle" : par défaut suivre les lignes / pointillés au sol, en leur absence la route la plus large ou la plus "spontanée" (taille de la voie, nature du bitume, traces d'usure...). Cela permet de réduire le nombre de fois où la direction doit être indiquée (à discrétion de l'ouvreur).
- afin d'augmenter les distances de sécurité lorsque les nécessités de contact visuel les réduisent, autant que possible le groupe roule en quiconce sur 2 rangées (à gauche et à droite de la file de droite). L'ouvreur commence la quinconce en roulant à gauche de la file de droite (afin de faciliter les dépassements, voir plus bas). Si le groupe se scinde en plusieurs groupes, chaque groupe roule en quinconce, la première moto à gauche de la file de droite. Si des groupes se rejoignent, le groupe arrière adapte sa quinconce au groupe avant.

Changements de directions :
- soit l'ouvreur se gare et attend tout le groupe (voir "En cas d'arrêt" ci-dessous). Au redémarrage, l'ouvreur roule à faible vitesse le temps que le groupe se reconstitue.
- soit l'ouvreur fait signe au 2ème en pointant explicitement l'index vers le bas plusieurs fois ("C'est qu'il faut prévenir les suivants !") : l'ouvreur continue à faible vitesse, le 2ème attend alors le 3ème à un endroit sûr tout en étant visible, et lorsque celui-ci arrive le 2ème lui fait signe en pointant explicitement l'index vers les bas. Le 3ème attend alors le 4ème à un endroit sûr tout en étant visible et ainsi de suite jusqu'au dernier... Chacun de ceux qui passent le point d'attente (y compris l'ouvreur) limite ensuite son allure et son avancée de manière à maintenir le contact visuel dans son rétroviseur avec le suivant puis rejoint le précédent dès qu'il constate que le suivant le rejoint (sans perdre le contact). Lorsque l'ouvreur constate qu'il est suivi par tout le monde (comptage, avec l'aide de sa sympathique passagère notamment), il reprend son rythme. Pour lui permettre de faire son comptage, les suivants évitent de se positionner à sa gauche (ne pas obturer son rétroviseur gauche) le temps du comptage : il reprendront une formaton en quinconce à la reprise du rythme.
Dans tous les cas et autant que possible, celui qui se gare choisit un endroit où il est visible de loin par ceux qui arrivent (pour qu'ils anticipent leur manoeuvre), où il est en sécurité par rapport à la circulation, et où il est aussi visible du précédent. Si un participant est surpris et n'a pas le temps de s'arrêter ou changer de direction à temps en toute sécurité, il continue sa route, fait demi-tour plus loin et rejoint le groupe.
- en cas de demi-tour, avant de s'arrêter l'ouvreur décrit des cercles horizontaux avec sa main, index levé. Chacun transmet le signal au suivant et se prépare à la manoeuvre dans la trajectoire de l'ouvreur, sinon plus loin que le précédent (jamais avant afin d'éviter les croisements en virage très serré à faible vitesse).

Dangers :
- l'ouvreur peut, lorsqu'il voit un danger (trou, gravillons par exemple), le signaler au suivant par un signe (main vers le bas). Les suivants se transmettent le message jusqu'au dernier. Les pilotes ne doivent pas déduire de l'absence de signal de la part du précédent qu'il n'y a pas de danger : le précédent n'a peut-être pas vu le danger ou le signal, ou n'avait pas la main libre (changement de vitesse)... Chacun reste responsable de sa sécurité.
- Si d’aventure, le groupe doit se trouver scindé par un feu rouge, un stop, une priorité... surtout ne pas le « griller » ! Idem en cas de dépassement difficile.
Celui qui s’arrête signale son arrêt par un « bip bip » rapide de klaxon, celui de devant le répercute et ainsi de suite jusqu’à la tête de groupe qui devra trouver rapidement un endroit pour s’arrêter ou ralentir en sécurité et attendre ceux qui sont restés arrêtés. En général, avant même qu’une moto s’arrête, la précédente aura identifié la situation (par sa surveillance normale de ses retroviseurs) et aura klaxonné pour la signaler.
- en cas de ralentissement imprévu, chacun fait clignoter plusieurs fois son feu stop auparavant (en début de freinage par exemple).



En cas d'arrêt, y compris du groupe entier :
- avant de s'arrêter, chacun (notamment l'ouvreur) met son clignotant et fait clignoter plusieurs fois son feu stop avant de ralentir.
- chacun se positionne de manière à ne pas rester en pleine voie de circulation. Notamment, pas de double file : la formation en quinconce n'est pas adaptée à l'arrêt.
- chacun se positionne de manière à rester visible de la circulation notamment en présence de virages (qui sont souvent présents lorsque l'ouvreur s'arrête pour indiquer un changement de direction).
- les intersections (par les manoeuvres de changement de direction) et bifurcations (présentant souvent des virages) sont par essence des zones de danger. Pour ne pas y rester inutilement, le groupe aura souvent intérêt à attendre l'ouvreur plus loin que lui (et non derrière lui), nettement après la zone de danger, à très faible vitesse ou à l'arrêt. Par ailleurs, cela facilite pour l'ouvreur le comptage des motos (qui lui passent alors devant).


Dépassements de véhicules étrangers au groupe :
- la règle du "roulage normal" s'applique : ainsi il n'y a pas lieu de devoir dépasser à tout prix si le précédent a doublé. Notamment, on ne passe pas les lignes blanches, on ne joue pas au "si tu freines t'es un lâche" avec le camion venant en sens inverse...
- les dépassement se font autant que possible (et selon les conditions de circulation) par 2 motos : celle qui suit le véhicule à doubler se place à gauche de la file de droite (qui est normalement sa place naturelle), double et se rabat à droite de la file de droite afin de laisser la place au suivant. Le dit suivant double, bien sûr s'il peut, lorsque le premier se rabat. Lorsque le dit suivant s'est rabattu, le permier se repositionne à gauche de la file de droite et le suivant reforme la quinconce. Les 2 motos suivantes font de même et ainsi de suite.

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